« Parle-nous un peu de toi... »
Quels sont tes centres d’intérêt dans la vie ?
« Je suis un boulimique de culture et de connaissances. Films, cinéma, séries, musique, littérature, jeux vidéos, art, histoire, sociologie, tout y passe tant que je peux me gaver d’informations. J’ai grandi dans un garage, donc je suis aussi un amoureux de voitures. »
Y a-t-il des expériences personnelles qui ont influencé ton parcours professionnel ?
« Quand je suis arrivé chez les notaires de France, j’avais une passion pour le réseau, la configuration de routeurs, etc. Travailler sur des applis dédiées, des programmes propres à un secteur d’activité m’a fait évoluer et mes goûts se sont tournés vers la partie logicielle. J’aime entrer dans un secteur d’activité et m’approprier ses codes, outils et usages. »
« Peux-tu nous parler un peu de ton parcours professionnel ? »
Comment as-tu débuté dans le monde de l’informatique et du développement ?
« J’ai toujours été insomniaque, donc lorsque les rediffusions d’Histoires Naturelles à 3h du matin ont cessé de m’occuper, je me suis dit qu’un PC serait une bonne alternative. Mes parents, qui connaissaient ma soif de connaissances, m’ont offert mon premier PC (avec 512Mo sur le HDD, un lecteur de disquettes et AOL en 56k, une époque que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître).
De ce jour-là, je me suis pris de passion pour l’informatique et toutes les portes que ce monde pouvait ouvrir. À l’époque, c’était encore relativement récent, “porteur”, ça “faisait rêver” et c’est donc tout naturellement que j’ai voulu faire ça. J’ai donc passé un bac STG Informatique, un BTS Multimédia et me suis inscrit au CESI pour obtenir un diplôme GMSI.
Quelles ont été tes expériences professionnelles passées ?
« J’ai travaillé pour les notaires de France, Capgemini, divers éditeurs de logiciels (dont un spécialisé pour les coiffeurs ; quand on connaît ma crinière ondulante, c’est relativement paradoxal), Florajet ensuite, l’hôpital public (très mauvaise expérience) et le monde de l’automobile. «
« Comment en es-tu arrivé à ouvrir ton entreprise ? »
Quel a été ton objectif ?
« Cela fait près de 10 ans que je voulais ouvrir mon entreprise, mais j’avais peur de me lancer seul. J’ai compris assez tôt que je ne supporterai pas toute ma carrière d’avoir quelqu’un au-dessus de moi. À une exception près, j’ai toujours trouvé que les personnes au-dessus de moi prenaient souvent les mauvaises décisions (soit sur le plan technique, soit, encore plus grave, sur le plan humain).
J’en avais assez de devoir rendre des comptes à quelqu’un qui comprenait infiniment moins que moi ce que je faisais ; j’en avais aussi assez de devoir “courtiser pour progresser”, ce n’est pas dans ma nature, pas mon genre, et j’avais du coup atteint un certain “plafond de verre”. Il aura fallu mon dernier poste et ma rencontre avec Richard pour que je me dise « Lui, c’est le bon » et me décide à ouvrir Atlas ; une décision que je me suis toujours félicité d’avoir prise, même dans les moments les plus durs, parce que j’ai la chance d’être du coup très bien accompagné. »
Quelle est pour toi la qualité indispensable pour être chef d’entreprise ?
« La prise de recul et la patience. Il ne faut jamais agir à chaud ou sous le coup de la frustration, savoir attendre le bon moment, apprivoiser nos interlocuteurs et vraiment leur montrer qu’on comprend leurs besoins et attentes. Je suis quelqu’un d’impulsif en général, mais dans le cadre professionnel, je suis au contraire très patient, pédagogue, parfois même trop. »
« Quelles sont, selon toi, les qualités d’un bon informaticien, ou développeur ? »
Quelles compétences techniques et humaines sont essentielles dans ce domaine ?
« La curiosité et l’adaptation. La curiosité parce que c’est un secteur qui se renouvelle sans cesse, qui évolue, qui propose parfois 10 solutions pour un problème donné et que c’est le choix de cette solution qui va parfois définir votre crédibilité auprès du client ou qui va vous permettre de vous démarquer. »
Comment développes-tu et perfectionnes-tu ces compétences au quotidien
« Je l’ai dit, je suis un boulimique de la connaissance. Il m’arrive donc, par plaisir (oui, oui, promis) de passer des nuits sur la doc technique d’une nouvelle solution logicielle ou matérielle. C’est de la “veille technologique” et c’est primordial dans ce qu’on fait. Vous ne pouvez pas être bon techniquement et apporter des solutions claires et viables à vos clients si vous-même vous n’avez pas les mains dedans.
C’est pour ça que même si ce n’est pas moi le directeur technique d’Atlas, j’ai toujours la main dans des serveurs, de nouvelles solutions, que je teste les tendances, pour pouvoir les proposer ensuite à nos clients. »
« Comment organises-tu ton quotidien ? »
As-tu une routine de travail ?
« Absolument aucune, et c’est ça que Richard et moi on adore ! Dans un cadre salarié, on vivait assez mal le 8h / 12h – 14h / 18h. Il y a des moments de creux où on est moins productifs, pas inspirés (pour la partie créative de nos activités), ou que ce n’est tout simplement pas le bon moment.
Aujourd’hui, nous avons certes quelques impératifs horaires liés à nos clients, mais on a la liberté, quand on travaille sur un site web, de pouvoir le faire un peu quand on veut. Il arrive très souvent qu’une idée fuse sur Teams à 23h, qu’on lance un vocal à 00h et qu’on travaille jusqu’à 03h du matin avec un café près du clavier et quelques éclats de rire. J’adore mon duo avec Richard pour ça. »
Comment gères-tu le fait de travailler depuis ton domicile ?
Au cours de ma carrière, j’ai toujours entendu le genre de discours de management un peu usé du type « Le télétravail nuit à la cohésion d’équipe » « Ça va enlever l’âme de la société » « les gens adooooorent venir travailler »… et j’ai toujours trouvé ça absurde. À une époque, je travaillais seul dans un bureau face à des serveurs et j’avais 1h30 de route aller et 1h30 retour… À une autre, je gérais des sauvegardes et ne croisais quasi personne de la journée… Tout cela, j’aurais pu le faire de chez moi en étant plus productif, plus reposé et en dépensant moins d’argent.
Aujourd’hui, pour Atlas, je souhaite que chacun trouve son compte. Nous sommes 4 en télétravail complet et ça fonctionne très bien comme ça ! On rigole autant en visio qu’à la machine à café, on essaie de se faire régulièrement des restos et il y a une vraie cohésion de groupe. Plus tard, si nous avons encore la chance de grandir, pourquoi ne pas prendre des locaux évidemment, mais en l’état, nous n’en avons pas besoin. Je milite depuis toujours pour le bien-être au travail, et souhaite donc instaurer pour les salariés la semaine de 4 jours, le télétravail et tout ce qui peut aider à rendre le travail au pire supportable, au mieux agréable.
« Quelles sont les valeurs qui te guident dans ton travail ? »
Comment ces valeurs influencent-elles ta façon de gérer l’entreprise ?
« Honnêteté, droiture, rigueur. Ces valeurs influent ma façon d’appréhender les projets et les relations avec les clients. La transparence, le respect des délais et l’honnêteté sont des prérequis pour le bon fonctionnement de l’entreprise.«
En quoi ces valeurs sont-elles importantes pour tes clients et tes collaborateurs ?
« Passer de salarié à chef d’entreprise, c’est passer de la gestion « d’utilisateurs » qui n’ont pas vraiment leur mot à dire à des « clients ». Et ce qui m’a fait mal, c’est voir que plus de 90% des clients actuels ne sont pas contents de leur prestataire, ont mal été conseillés, ont été abusés, etc. Ma mère disait toujours « Fais en sorte de pouvoir te regarder dans la glace » ; il est donc vital pour moi que mes clients soient confiants, rassurés, contents de travailler avec nous et que ce qu’on leur propose réponde à leurs besoins et qu’ils soient 100% satisfaits. »
« Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans l’entreprenariat ? »
Comment gères-tu l’échec et les erreurs ?
« Soyez débrouillards dès le départ, n’hésitez pas à demander de l’aide et n’ayez pas un ego mal placé. On est loin, très loin, trop loin, en France, de pouvoir consacrer 100% de notre temps à notre activité. L’administratif est chronophage, la communication est chronophage, le démarchage aussi. Entourez-vous, nouez des liens forts et n’oubliez jamais que seul on va vite, à deux on va plus loin !
Comme dit précédemment : avec du recul et de la patience. Récemment, alors que le contrat était signé mais l’acompte non versé, une cliente nous a « planté » sur un contrat à 6000€. Le moi de la vie personnelle aurait probablement explosé, se serait fâché, aurait réagi à chaud, etc. Dans le cadre de la société, je ne peux pas faire ça. Il faut savoir prendre du recul, se poser, analyser, savoir quelle bataille mener et laquelle va nécessiter trop d’énergie pour un si petit résultat.
Pour moi, la clé c’est d’arriver à gérer sa frustration : celle du contrat loupé, de l’argument bidon pour refuser nos services, celle de ne pas avoir su retenir l’attention, etc. Passer outre cela vous aide à avancer et à faire « mieux » la fois suivante. C’est primordial. »
« Comment vois-tu l’évolution de l’informatique & du web dans les années à venir ? »
Quelles tendances ou innovations penses-tu seront importantes à suivre ?
« L’évolution fait souvent peur ; beaucoup craignent par exemple la démocratisation de l’IA car elle va mettre à mal plusieurs secteurs d’activité voire des pans entiers de notre économie. Un changement brutal n’est pas souhaitable, mais anticiper, prévoir, se tourner aujourd’hui vers les métiers porteurs de demain sont pour moi autant de moyens de gérer une transition douce, efficace, qui ne laisse personne sur le carreau. Pour une analyse approfondie de l’impact de l’intelligence artificielle sur les entreprises, cet article explore les transformations majeures en cours et les perspectives à venir.
Richard l’a dit la semaine dernière, c’est une révolution, mal amenée, mal gérée en termes de communication et d’usages où comme souvent (à mon grand désarroi), certains pensent que parce qu’ils passent 3 prompts sur GPT pour les aider à envoyer un mail ils sont experts en IA. L’IA c’est bien plus que cela, bien plus que l’IA générative et il y a de vrais débouchés intelligents et utiles à l’humanité. Charge à nous de l’employer à bon escient et surtout, surtout, de faire assez de pédagogie pour véhiculer le bon message.
Comment te prépares-tu à ces changements ?
« J’essaie de casser les idées reçues. Expliquer à quel point l’IA générative peut être limitée, à quel point ce n’est pas une finalité mais une étape. Nous préparons des formations sur le sujet chez Atlas et nous continuons nous-mêmes à pousser nos expérimentations sur le sujet pour être toujours à la pointe.